Ne sont-ils pas exactement à l'image de ceux qui nous les imposent?
Remarquez qu'eux-mêmes s'en dispensent bien volontiers...
- Ils en ont le droit?
- Le droit? le DROIT? Ha ha ha ha!!!
Néo-anthologie de NOVLANGUE
Allez, c'est parti, histoire de s'instruire et de rigoler, tant qu'on en a encore le coeur. Mon coup de coeur, à ce propos, c'est cette petite perle, ce petit bijou de Novlangue, cette trouvaille géniale
- mais bon, il y a un bon paquet de gens payés pour produire du discours à l'usage des masses, ils sont bien, bien rôdés depuis le temps... Franck Lepage, le spécialiste de la question éclairera votre lanterne si besoin... -
Allez, je vous la lâche, cette expression ayant quasiment acquis valeur légale, qu'on se refile (malgré le masque, qui décidément n'arrête rien du tout, et surtout pas ni la peur ni l'abrutissement... non, remarque, c'est pas sa fonction: sa fonction, c'est précisément l'inverse)...
Ou plutôt non, on va rigoler un peu, j'ai dit, hein?
Alors voici un petit rebus...
C'est quoi, ça :
Réponse:
un MASQUE BARRIERE
C'est de cela que je comptais vous entretenir, parce que c'est marrant, si, si vous allez voir: Comment on fait, pour dire sans dire quelque chose qu'on est bien obligé de nommer alors que c'est contre-productif?
Eh oui, comment?
C'est tout l'art du discours publicitaire, de la manipulation linguistique: on trouve un mot pas trop connoté qui acquiert un sens nouveau, j'y reviens dans un instant.
Ou même un mot qui ne se trouve pas vraiment dans le vocabulaire -actif ou passif- de ceux à qui il est destiné. Exemple: "cluster".
C'est de l'anglais, c'est scientifique, donc deux fois hermétique pour le français moyennement moyen, c'est-à-dire... nous, collectivement, la masse abrutie. Littéralement "groupe, ensemble", mais en l'espèce: "foyer de contagion".
Il y a plus de morts, il y a pas d'épidémie, encore moins de pandémie (voir mes autres articles, je lance pas ça au hasard, chiffres de l'INSEE à l'appui - pour la France), alors on parle de "cas"...un peu inquiétant, ça, un cas...
Mais des "clusters", ça, ça impose le respect.
Bref.
Quant au "masque barrière", il me fait littéralement penser au "terrain de loisirs". Pour ceux qui ne connaissent pas l'entourloupe, il s'agit de vendre de la terre agricole (1500 à 5000 euros l'hectare) au prix du terrain constructible, si possible, ou un peu moins (30.000 à 100.000 euros l'hectare, genre).
"Terre agricole" et "terrain constructible" sont des dénominations légales, et leur valeur est, si je ne m'abuse, plus ou moins fixée par la loi.
Or quand on veut vendre à prix d'or une petite parcelle à un particulier - car les petites surfaces sont très demandées par les particuliers pour cultiver ou avoir des animaux - on peut difficilement mettre en vente un terrain agricole pour dix à x fois le prix de sa valeur sans donner un petit quelque chose en échange: du discours commercial, "terrain de loisir".
Le "terrain de loisirs" n’est pas défini directement par les textes juridiques du Code de l’urbanisme.
Fraude, entourloupe, manipulation par le langage. Qui va dire: "je te vend un bout de terrain non constructible au prix du terrain constructible". Or c'est exactement ça la manip'.
Vous avez saisi la logique du truc, hein?
Eh ben c'est pareil avec le "masque barrière".
On peut pas dire carrément: "le masque ne protège pas des infections virales, ni bactériennes". Pourtant on a le droit de l'écrire, notez bien, puisque c'est ce qui figure sur l'emballage, étant la stricte vérité.